The foundations of the theory of entrepreneurship in austrian economics – Menger and Böhm-Bawerk on the entrepreneur

Les pères de l’école connue sous le nom d’ « École autrichienne d’économie », Carl Menger (1840-1921) et son premier disciple Eugen von Böhm-Bawerk (1851-1914), ont analysé les pratiques d’affaires et la nature des activités de l’entrepreneur au-delà de ce qui se faisait en leur temps au sein de l’école historique allemande. Ont-ils pour autant déjà donné une « théorie de l’entrepreneur » en tant que telle, et le pouvaient-ils ? Toujours est-il qu’émergent dans leurs œuvres les éléments d’analyse d’un intérêt neuf pour des aspects de l’entreprise et la nature du système de production capitaliste dont l’impact allait se faire sentir de la société de leurs contemporains et chez leurs héritiers (comme Israel Kirzner) jusqu’à nos jours.

Hayek au Japon : la réception d’une pensée néolibérale

La réception de la pensée de Friedrich Hayek au Japon dépend naturellement de caractéristiques propres à l’histoire de la modernisation dans ce pays, à partir de la seconde moitié du xixe siècle. Le contexte géographique et culturel est-asiatique, les clichés attachés au Japon peuvent conduire à s’étonner du succès de la pensée de l’auteur représentant d’une forme de « néolibéralisme ». Mais des traits épistémologiques et philosophiques, dont la démonstration est proposée ici, rendent compte de ce fait frappant. Au pays de la vie organisée en groupes à tous niveaux, l’impact fut considérable des idées du théoricien de l’individualisme méthodologique, militant du libre-échange et héritier sans doute le plus fameux de l’école économique autrichienne. L’écho de la pensée du fondateur de l’école, Carl Menger (1840-1921) dont les archives sont en partie conservées au Japon s’y fait également entendre. Un pan de théorie économique du libéralisme au xxe siècle a ainsi rencontré, loin de sa base d’origine, une réception attentive au pays du Soleil levant.

La dérive des continents néolibéraux : essai de typologie dynamique

Partant du constat d’une certaine confusion régnant dans les études sur le néolibéralisme, cette étude entend apporter des éléments de clarification quant au sens et à l’histoire de la doctrine. Pour ce faire, elle s’efforce tout d’abord de dresser une typologie originale des diverses tendances (ordolibérale, néoclassique, autrichienne et française), puis essaie d’éclairer, à la lueur de cette cartographie, les différentes mutations du mouvement jusqu’à aujourd’hui.

Une source philosophique de la pensée économique de Carl Menger : L’éthique à Nicomaque d’Aristote

L’influence des écrits d’Aristote sur la pensée de Carl Menger a souvent été évoquée par les historiens de la pensée économique, de Kraus à Barry Smith. Le livre V de l’Éthique à Nicomaque contient en effet les prémisses de la question de la valeur que reprit le fondateur de la pensée  » autrichienne  » (de Böhm-Bawerk à Hayek). La preuve philologique formelle de ce rapprochement se trouve dans la correspondance stricte qui existe entre les notes manuscrites de Menger sur sa copie de l’Éthique à Nicomaque et ses propres Grundsätze der Volkswirtschaftslehre (1871). La théorie de Menger, qui fait de la valeur une évaluation subjective strictement individuelle, accepte la théorie de l’essence et l’échelle aristotélicienne des biens fondée sur le triptyque antique « survivre- vivre / bien-vivre”. Son concept grec reparaît chez Menger dans l’attribution par l’agent d’une valeur aux divers biens qui peuvent satisfaire ses besoins (Bedürfnisbefriedigung). L’enquête de « première main » que nous avons menée sur les textes de l’exceptionnel Fonds Menger conservé au Japon éclaire cette source par la lecture que fit Menger des textes antiques et des annotations qu’il y porta. Elle offre également une piste d’éclaircissement des divergences existant entre l’ouvrage publié en 1871 et sa seconde édition (posthume, 1923) par son fils, le mathématicien Karl Menger. La relecture mengérienne de l’Éthique à Nicomaque constitue ainsi l’occasion d’un véritable examen du work in progress de la pensée de Carl Menger.