Résumé Cet article s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche visant à mobiliser les méthodes et outils proposés par Michel Foucault pour apporter un éclairage sur un ensemble de discussions que soulève l’évaluation économique en santé. Nous nous intéressons ici à l’ancrage épistémologique des méthodes de révélation des préférences individuelles issues de l’économie du … Continuer la lecture de L’évaluation économique en santé au prisme de la typologie des épistèmès de Foucault
Étiquette : Economie du bien-être
Neo-Samuelsonian Welfare Economics: From Economic to Normative Agency
Résumé Cet article envisage deux types de fondements possibles pour une « économie du bien-être néo-samuelsonnienne ». On défend l’idée que l’approche néo-samuelsonnienne en économie mène à un problème de réconciliation entre l’économie positive et l’économie normative, en raison du fait que l’agent économique n’est plus nécessairement l’unité normativement pertinente. Deux formes de réconciliation ayant des implications … Continuer la lecture de Neo-Samuelsonian Welfare Economics: From Economic to Normative Agency
Neurosciences et politiques publiques : vers un nouvel interventionnisme économique ?
Les neurosciences sont utilisées en économie dans l’objectif d’améliorer la compréhension et la description des choix individuels. Elles permettent aussi d’évaluer la rationalité des décideurs et de réguler les comportements. Cet article analyse les implications normatives de la neuroéconomie, en dégageant les apports des neurosciences à l’économie du bien-être et à l’économie publique. L’interventionnisme économique défendu par les neuroéconomistes (par exemple, Bernheim et Rangel 2004) y est interprété comme une politique caractéristique du néo-libéralisme, au sens qu’en donne Michel Foucault (1978b). Si la neuroimagerie ne permet pas de « manipuler » directement le cerveau des décideurs, elle offre en revanche la possibilité de détecter le caractère pathologique ou irrationnel de certaines conduites. Ce diagnostic justifie une régulation comportementale du bien-être, qui doit être distinguée du paternalisme libertarien de Sunstein et Thaler (2003). Dans les deux cas, c’est l’environnement plutôt que le décideur lui-même qui est la cible de l’intervention, mais la justification théorique n’est pas la même. Pour les neuroéconomistes, l’irrationalité d’un comportement tel que l’addiction ne résulte pas d’un biais cognitif de l’individu, mais de son interaction avec un environnement pathologique. Les réflexions normatives des neuroéconomistes s’inscrivent dans le prolongement théorique des réflexions de Michel Foucault sur la biopolitique et le néolibéralisme (Foucault 2004b). Notre étude vaut ainsi comme une contribution à l’étude de la gouvernementalité. Elle nous conduit à défendre une interprétation non-réductionniste des rapports entre savoir et pouvoir chez Foucault.
From Utilitarianism to Paternalism: When Behavioral Economics meets Moral Philosophy
La plupart des économistes comportementaux considèrent que leurs résultats expérimentaux ont des implications normatives de nature paternalistes. Ces derniers tendent en effet à défendre l’idée que les résultats de l’économie comportementale impliquent logiquement l’extension du champ d’intervention de l’État dans le fonctionnement de l’économie de marché. Cet article montre que cette conclusion dépend d’un raisonnement normatif implicite difficilement défendable en raison de l’adhésion de l’économie comportementale à l’économie du bien-être standard. On propose une reconstruction de la défense du paternalisme par les économistes comportementaux en termes de fonction de bien-être social comportementale à maximiser et tenant compte du fait que les individus font des choix incohérents. Cependant, cette défense nécessite une théorie des préférences rationnelles dont l’économie comportementale est dépourvue. Il est de plus montré que la défense du paternalisme dans un cadre welfariste amène à ignorer la dimension de la personne en tant qu’agent. D’autres défenses du paternalisme sont envisageables mais elles impliquent en toute probabilité l’abandon par l’économie comportementale normative du welfarisme.