Ce document examine les liens entre la manière de rendre compte de la réalité sociale esquissée par George Herbert Mead et développée par Beth Singer et la contrepartie que l’on trouve chez les promoteurs du réalisme critique. Que ce soit principalement dans l’optique d’une défense de la pertinence des contributions de Mead ou dans la perspective d’un raffinement de l’ontologie sociale associée au réalisme critique, les auteurs qui ont déjà comparé ces perspectives ont considéré avant tout les différences. Dans cet article, je soutiens qu’il existe des similitudes importantes entre la manière de rendre compte de la collectivité, des normes et des droits chez Mead et Singer et les thèses récentes énoncées de certains partisans du réalisme critique. En outre, je suggère que dans les cas mêmes où les limitations de l’analyse de Mead sont évidentes, par exemple dans sa description par trop « socialisée » du soi, diverses réponses aux critiques peuvent être apportée et plus d’une se trouve en cohérence avec des aspects centraux du réalisme critique.
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Continuité et rupture dans les théories socio-économiques de Yasuma Takata
Nous avons trois objectifs dans cet article. Le premier est de montrer la pensée et le comportement de Yasuma Takata (1883-1972), auteur quasiment inconnu en Occident, mais qui donna pourtant au Japon ses premières théories sociologiques et socio-économiques générales. Le deuxième est d’examiner comment ces pensée et comportement sont liés à la responsabilité de la guerre dans la seconde guerre mondiale. Le troisième consiste à montrer que cette pensée est profondément connectée au courant de la pensée japonaise moderne à travers la théorie de Maruyama et des opinions des Ôe et Kawabata.
Le principe de subsidiarité en entreprise : un leurre ?
L’expression « subsidiarité » apparaît ces dernières années dans la littérature managériale pour conseiller des voies organisationnelles innovantes. La reprise d’un concept élaboré pour rendre compte initialement de communautés politiques, pose problème. Ce travail vise à mettre en lumière la difficulté principale du passage du champ politique au champ managérial. En effet, la subsidiarité rend au niveau inférieur un pouvoir qui lui revient de droit. Or, l’approche économique de théorie des organisations, notamment à travers la théorie de l’agence, présuppose une constitution descendante de l’entreprise : ce n’est donc pas l’échelon inférieur qui attribue un pouvoir au supérieur, mais l’inverse. À moins de remettre en cause les présupposés de l’approche économique de la théorie des organisations, le principe de subsidiarité ne semble donc pas être applicable à l’entreprise. Dès lors, le principe de subsidiarité pourrait être agité comme un leurre pour faire croire au salarié qu’il est le détenteur légitime d’un pouvoir, afin d’arraisonner ce qu’il a de plus intérieur pour domestiquer sa liberté à des fins managériales.