Cheap Preferences and Intergenerational Justice

L’objet de cet article est un défi auquel font face les théories welfaristes de la justice intergénérationnelle. Les conceptions subjectives du welfarisme permettent et même exigent qu’une génération, G1, inculque des préférences chiches à la génération suivante, G2. Cela autoriserait G1 à consommer les ressources disponibles jusqu’à épuisement, au lieu de les épargner, ce qui semble contredire l’idéal de durabilité. L’objectif de cet article est de montrer que, même si en effet le welfarisme exige de cultiver des préférences chiches chez les générations futures, il peut néanmoins répondre à deux objections majeures à une éducation visant à former de telles préférences, l’Objection de l’Autonomie et l’Objection de l’Equité. Cet article défend les thèses suivantes. Un enseignement voué à développer les capacités liées à l’autonomie est compatible avec la formation de préférences chiches pour autant que l’autonomie est comprise comme un état final et non comme une précondition. Plus encore, le développement de l’autonomie pourrait même être requis afin d’améliorer les opportunités de bien-être de G2. Cependant, puisqu’être autonome rend G2 capable de réviser ses préférences chiches de départ, G1 devrait également épargner assez de ressources pour donner à G2 la possibilité de le faire. Par conséquent, cultiver des préférences chiches chez G2 ne permet pas à G1 d’épuiser les ressources disponibles.