Résumé Les partisans de l’épistémologie historique ont souligné la manière dont les concepts nommés font partie des caractéristiques les plus fondamentales d’une science réussie. Les progrès de la compréhension, notamment par le développement de projets dont l’orientation est critique, peuvent être considérablement stimulés par la transformation d’aspects clés en concepts nommés, étant donné l’attention que … Continuer la lecture de Whatever happened to neoclassical economics?
Étiquette : Ontologie
Time, Mechanisms and Technology: Challenges of Abstraction and Decision in Realist Economic Theory
Cet article soutient que la causalité au sens humien (mettant en relief la succession) qui fut la principale cible des critiques du Réalisme Critique de Bhaskar, demeure très présente dans le concept même de “mécanisme”. En effet, le concept de mécanisme implique une abstraction newtonienne du temps ignorée par le Réalisme Critique.
Individu et société selon Walras
Les analyses modernes présentent l’équilibre général comme un archétype de l’individualisme méthodologique, permettant la conciliation des intérêts individuels grâce au marché. Cet article vise à montrer l’originalité et la spécificité du traitement de cette question par Walras. On montre d’abord que Walras considère que l’individu (soi-même) et la société (les autres) sont des données naturelles, qui coexistent nécessairement, récusant ainsi une ontologie individualiste. Mais Walras récuse aussi le holisme et il développe une analyse qui fait de l’individu et de l’État deux entités complémentaires et inséparables. Il en découle une vision du rôle économique de l’État très éloignée du libéralisme fondé sur l’individualisme. L’État doit intervenir pour rendre possible la libre entreprise en organisant les marchés et en maintenant la concurrence. Et, pour ce faire, l’État doit disposer de ressources propres, obtenues non pas grâce à l’impôt, mais par l’étatisation du sol.
À propos du sens des modèles à base d’agent avec interactions complexes en économie
L’économie cognitive considère les points de vue individuel (cognitiviste) et collectif (évolutionniste). La Modélisation à Base d’Agents (ABM) simulée par Système Multi-Agents (SMA) permet d’intégrer ces deux approches. Un SMA est un système complexe interactif, dont les propriétés sont génériques. Quel type d’explication attendre d’un ABM ?
L’argumentation s’appuie sur une décomposition de l’activité de modélisation, où l’ontologie occupe une place centrale. Le modèle est restreint à son système formel (syntaxique). Ses propriétés proviennent de sa structure (asémantique) : le sens doit être recherché dans l’ontologie associée. Comme un modèle formel peut avoir plusieurs ontologies, à quelles conditions une sémantique particulière a-t-elle un pouvoir explicatif en économie ? Le sens et le pouvoir explicatif des ABM est discuté selon deux approches du « monde dans le modèle » : « isolationniste » et « monde crédible ».
La discussion est illustrée par une famille d’ABM de choix discret avec influence sociale qui partage une structure formelle commune avec le modèle physique d’Ising, mais diffère par une formalisation auxiliaire des comportements d’agents. Ceci ramène au rôle des hypothèses cognitives et intensionnelles du programme cognitiviste, en regard de l’explication par les seules structures relationnelles, qui se limite aux relations entre l’action des agents et leurs effets macroscopique, sans se soucier de leurs déterminants.