Les analyses modernes présentent l’équilibre général comme un archétype de l’individualisme méthodologique, permettant la conciliation des intérêts individuels grâce au marché. Cet article vise à montrer l’originalité et la spécificité du traitement de cette question par Walras. On montre d’abord que Walras considère que l’individu (soi-même) et la société (les autres) sont des données naturelles, qui coexistent nécessairement, récusant ainsi une ontologie individualiste. Mais Walras récuse aussi le holisme et il développe une analyse qui fait de l’individu et de l’État deux entités complémentaires et inséparables. Il en découle une vision du rôle économique de l’État très éloignée du libéralisme fondé sur l’individualisme. L’État doit intervenir pour rendre possible la libre entreprise en organisant les marchés et en maintenant la concurrence. Et, pour ce faire, l’État doit disposer de ressources propres, obtenues non pas grâce à l’impôt, mais par l’étatisation du sol.
Plan
- Introduction
- L’ontologie et la vision du monde de Walras
- L’ontologie walrassienne
- Individus et société
- La théorie vraie d’une société juste
- Walras, entre holisme et individualisme
- Le rôle économique de l’État selon Walras
- Le rôle de l’État dans le fonctionnement d’une économie de marché
- Les revenus de l’État
- Conclusion
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Mots-clés
Etat, holisme, individu, individualisme méthodologique, libéralisme, ontologie, société, Léon Walras.