Du capital à la propriété : histoire et justice dans le travail de Thomas Piketty

Résumé Le présent article revient sur le dernier ouvrage de Thomas Piketty, Capital et idéologie (2019). Nous commençons par inscrire l’ouvrage dans l’argument développé par l’auteur dans ses précédents ouvrages, avant d’en souligner un certain nombre de limites. Nous questionnons d’abord la manière dont Piketty pense le capitalisme, avant d’en venir à sa théorie de l’idéologie. Enfin, … Continuer la lecture de Du capital à la propriété : histoire et justice dans le travail de Thomas Piketty

God, Providence and the Future of the Social Sciences

On observe une tendance accrue en science économique à favoriser les méthodes formelles, car elles sont selon certains plus « rigoureuses », et (donc) plus « scientifiques » (Lawson 1997; Fullbrook 2004). Mais cela ne va pas de soi. Cette tendance est plutôt préoccupante, pour plusieurs raisons. En effet, l’attribution a priori d’un statut supérieur à une méthode donnée crée un climat anti intellectuel peu favorable au progrès scientifique. Par ailleurs, l’orientation méthodologique en question se propage auprès des autres sciences sociales. Si les questions de méthodologie, bien que centrales pour le bon avancement de la science, sont trop souvent reléguées au domaine de la philosophie des sciences, ceci est l’occasion de pointer à nouveau leur importance. Dans cet article, je propose d’examiner 1) quelles peuvent être les limites de l’usage des méthodes formelles en sciences sociales, d’après les apports du Réalisme Critique et/ou de la Cambridge School, et 2) l’étendue du phénomène méthodologique en question, tenant compte de sa composante dogmatique. Enfin, j’encourage la communauté scientifique à (re)trouver une démarche réflexive en matière de méthodologie, et à constituer des alliances interdisciplinaires visant à préserver la liberté intellectuelle qui sous tend tout progrès scientifique.

Idéologie, sujet et subjectivité en théorie marxiste : Marx et Althusser

Cet article clarifie le statut de l’entreprise par rapport à la structure de base rawlsienne. Ce statut est ambigu, du fait d’incertitudes liées à la conception rawlsienne de l’entreprise ainsi qu’à sa définition de la structure de base. L’article identifie deux représentations principales de l’entreprise chez Rawls : l’une inclusiviste, qui définit l’entreprise comme une entité ontologiquement distincte de la structure de base ; l’autre constitutiviste, qui l’appréhende comme une institution susceptible d’appartenir à la structure de base. L’article recense ensuite différentes interprétations de la structure de base avant d’en proposer une plus large, y intégrant notamment certaines structures informelles. Articulée à la conception institutionnaliste de l’entreprise, cette définition large de la structure de base débouche sur une représentation constitutiviste étendue de l’entreprise, permettant ainsi au libéralisme égalitaire de considérer cette dernière d’un œil plus critique.

Le problème plus que la solution : la démocratie dans la vision du monde néolibérale

Loin de se limiter à l’économie, le néolibéralisme est une pensée globale, une vision du monde, une idéologie qui élabore des perspectives sur les dimensions les plus diverses de la vie sociale et, last but not least, sur la politique. La réflexion de nombreux néolibéraux, certains de premier plan, souligne la permanence, des années 1930 au début du xxie siècle, d’une interrogation critique sur la démocratie, accusée d’entraver la liberté et de conduire au socialisme. Le regard soupçonneux jeté sur la démocratie se double parfois d’une réflexion sur les alternatives envisageables et explique l’intérêt manifesté pour certains régimes autoritaires de droite, notamment la dictature du général Pinochet au Chili. La réflexion néolibérale sur la démocratie révèle une réticence profonde face aux systèmes représentatifs modernes et la quête d’une forme de légitimité fondée non sur le gouvernement de la majorité, mais sur celui d’une élite triée sur le volet.

Une finance soutenable : quelle utopie ?

Cet article part du constat d’une contradiction entre les exigences actuelles de soutenabilité et le fonctionnement du système financier. Nous revenons en premier lieu sur les présupposés épistémologiques de la théorie financière pour montrer que celle-ci constitue une Idéologie de la financiarisation des économies et des sociétés. Nous nous ancrons alors dans l’analyse Ricœurienne de l’imaginaire culturel pour développer une Utopie en contrepoint, que nous intitulons la Finance Comme Commun. Par la réflexivité qu’elle permet, cette dernière fait apparaître les structures mentales dans lesquelles sont imbriqués les acteurs financiers. Elle nous autorise également à tracer des perspectives utiles pour la refondation du système financier et le renouvellement des connaissances en finance.