Rawls a-t-il une conception de la citoyenneté ?

La conception traditionnelle de la citoyenneté : intégration et création d’une communauté nationale solidaire, ne doit-elle pas être profondément modifiée en l’absence d’homogénéité culturelle des populations concernées ? A ce souci, Rawls répond par une solution complexe qui est celle d’un libéralisme « politique » dans lequel les questions politiques essentielles qui concernent, par exemple, la Constitution ou les débats de principe, seraient réglées grâce à des principes dérivés de la conception que les citoyens se font d’eux-mêmes : comme des personnes libres et égales, donc sans faire intervenir de référence à des valeurs personnelles ou à des conceptions substantielles du Bien. Cette solution implique donc une conception de la citoyenneté qu’à partir d’une réflexion sur le dialogue entre Habermas et Rawls, on cherchera à dégager, plutôt du côté d’une réinterprétation de la « position originelle » que dans la conception politique de la personne que Rawls propose.

Les sources du moi. La formation de l’identité moderne, Charles Taylor

Partant de l’exposé de la démarche herméneutique sous-jacente à l’œuvre de Charles Taylor, nous nous proposons de suivre le fil de son argumentation dans Les sources du moi. L’article présent tend à montrer en quoi la lecture de cet ouvrage est essentielle à l’économiste. Elle peut en effet l’amener à questionner, voire limiter, la portée des outils d’investigation qu’il utilise traditionnellement dès lors qu’il s’intéresse aux problèmes de justice sociale.