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Concordance et discordance des temps : le travail, le marché, le politique et les temps du travail scientifique

Yves Schwartz et Denise Alvarez

Résumé

La question de la pluralité des  » temps sociaux  » est une vieille question. Les activités humaines se déploient dans des cadres, des structures, des milieux de vie dont les logiques propres consomment ou organisent la temporalité selon des rythmes et des contraintes tendanciellement spécifiques. Qu’en est-il alors de l’exigence de vivre  » une  » vie à travers ces temporalités partiellement incommensurables ?

Cette contribution exprime l’idée qu’il faut reposer cette question du défi éminemment problématique de la mise en concordance des temporalités à partir d’un regard neuf posé sur cette activité humaine transversale qu’est l’activité industrieuse : si on reproblématise celle-ci comme une énigme, un travail d’arbitrages largement inapparent au sein d’une durée appelée ici  » ergologique « , alors le problème de la  » concordance des temps « , notamment entre ce pôle de travail et les deux autres pôles majeurs de nos sociétés modernes, le marché et le politique, se trouve déplacé et reposé autrement.

Mais les trois pôles de nos sociétés modernes sont à la fois demandeurs, déterminants de et déterminés par cette forme de travail particulière qu’est le travail scientifique : comment les trois  » temps valeurs  » évoqués dans les parties trois à cinq de ce texte ont-ils une détermination sur le temps de la production scientifique sans que celui-ci n’en perde pour autant une dimension propre de maturation ?

C’est en intégrant toutes ces dimensions que le problème de la concordance-discordance des temps sociaux nous paraît devoir être posé.

Mots-clés

temps sociaux, activité industrieuse, science