Résumé
L’article montre que l’idée de position originelle est porteuse d’une conception inadéquate sur la connaissance et se demande ensuite si cette conception affecte sa robustesse en tant que modèle d’impartialité. Cette vision d’une connaissance séparée ou détachable d’un esprit (trop) indépendant est contrastée avec une approche plus constitutive que Rawls avait dans son Outline for a Decision Procedure in Ethics : là, les juges compétents possèdent, non pas de simples connaissances, mais des vertus intellectuelles. La première suggestion est que, plus l’approche est constitutive, moins elle est consistante avec la symétrie des personnes. La deuxième suggestion est que, si la thèse du volontarisme doxastique direct est fausse, la position originelle ne peut pas être un guide du raisonnement tel qu’elle l’entend. Enfin, si ces arguments sont corrects, ils affaiblissent la thèse selon laquelle la position originelle exprime la justice procédurale dure.
Mots-clés
Rawls, position originelle, égalité, esprit, connaissance, volontarisme doxastique
Classification JEL : A13, D63