Economie Politique et Philosophie Sociale
La Baume les Aix, 10 – 14 septembre 2001
Cette école thématique CNRS, qui s’est tenue à Aix en Provence en septembre 2001, est la première d’un projet de cycles de trois écoles, consacrées chacune à l’une des trois grandes articulations qui structurent le champ de la philosophie économique. Cette année, l’accent était porté sur l’interface entre Economie politique et Philosophie sociale (les écoles à venir devant traiter successivement des interfaces existant entre Economie normative et Philosophie morale d’une part, entre Science économique et Philosophie des sciences, de l’autre).
L’objet de ces écoles est de consolider l’émergence de la philosophie économique (entreprise à laquelle participe pleinement cette Revue) en aidant les économistes et les philosophes à se constituer cette culture commune sans laquelle il ne pourrait y avoir de succès durable.
A défaut de pouvoir balayer tous les thèmes relevant de l’articulation entre Economie politique et Philosophie sociale, le Comité Scientifique de ces écoles a suivi notre suggestion de limiter le propos à quelques points centraux, constituant autant d’opportunités de dialogue entre économistes et philosophes. Chaque journée d’enseignement et de discussion a ainsi été placée sous un thème particulier puis, par souci de symétrie, divisée en deux demi-journées : le matin étant offert à l’approche philosophique et l’après-midi à l’approche économique du thème journalier.
C’est ainsi que, successivement, au cours de la première journée (placée sous l’étude de La représentation du social), R. Ogien et P. Livet ont traité de L’ontologie sociale, quand, l’après-midi, R. Boudon et A. Leroux ont abordé la question de L’idéologie sociale. Le lendemain (consacré à La naissance de l’économie politique), les leçons de J.-P. Marcuzzi et J. Mathiot ont porté sur La philosophie politique quand celles de A. Lapidus et R. Arena éclairaient La naissance de l’économie. Le troisième jour (Le comportement), E. Picavet et P. Engel se sont intéressés au thème Philosophie de l’action et rationalité collective quand, en écho, J.-F. Laslier et J.-C. Passeron traitaient de La rationalité économique. Le jeudi (L’acteur), ce fut au tour de A. Bouvier et N. Ramognino de parler des Acteurs sociaux, quand R. Dos Santos Ferreira et C. D’aspremont discutaient de L’agent représentatif. Enfin, le dernier jour (L’institution), à J.-P. Dupuy qui abordait La philosophie des institutions, ont répondu J. Vromen et O. Favereau sur le thème de L’économie des institutions.
Ces mises en correspondances systématiques entre approches philosophique et économique ont permis de susciter des questionnements croisés enrichissants, montrant tout à la fois la profonde intrication de l’économie et de la philosophie au regard des thèmes abordés, mais aussi la grande autonomie des concepts et méthodes d’analyse. Notre premier constat : les deux approches ont déjà engagé le dialogue, renforce notre volonté d’aider à l’affermissement d’une culture commune aux économistes et aux philosophes, nécessaire à la fécondation réciproque des différents discours et à la pérennisation de la philosophie économique.