Résumé
Une des faiblesses du principe de Pareto comme standard normatif est qu’il est facilement miné par la présence de l’envie. Toute amélioration parétienne risque en effet d’être impossible si le simple fait de l’amélioration de la condition d’une personne signifie l’aggravation de la condition d’une autre. Par conséquent, les philosophes qui prennent le principe d’efficience parétienne sérieusement cherchent généralement à exclure l’envie de l’ensemble des préférences qu’ils considèrent comme étant normativement importantes. Dans cet article, nous cherchons à démontrer que les deux stratégies proéminentes pour y arriver (celles adoptées par John Rawls et David Gauthier) sont beaucoup trop générales, et finissent par exclure certaines préoccupations très raisonnables que les gens peuvent avoir à propos de leur position relative à l’intérieur de diverses hiérarchies sociales. Nous proposons une nouvelle approche qui met l’emphase sur le caractère des biens qui servent d’objets de préférences.
Mots-clés
envie, efficience, préférence relative, biens positionnels, consommation concurrentielle
Classification JEL : Z1, I31