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Histoire philosophique du travail F. Fischbach, A. Merker, P.-M. Morel et E. Renault (dir.)

Par

Riccardo Rezzesi

F. Fischbach, A. Merker, P.-M. Morel et E. Renault (dir.), Histoire philosophique du travail, Paris, Vrin, 2022, 410 p.

Début de la recension

Longtemps marginalisée et confinée aux marges de l’histoire de la philosophie, la question du travail attend d’être redécouverte ; elle mérite de faire l’objet privilégié d’une étude approfondie, ou d’une « enquête d’ampleur ». A une présence transversale du travail dans le corpus philosophique de l’Occident, d’Aristote à Dewey, n’a jamais correspondu une problématisation systématique de cette notion complexe dans l’évolution ou inflexion de l’histoire de la pensée. Mais quelle est la raison de cette marginalisation généralisée affectant le thème du travail ? Car le travail a fait – et peut-être fait encore – l’objet de « préjugés sociaux dépréciatifs », ce qui le rend « indigne » d’une investigation philosophique de grande envergure ; ce qui le condamne à « une existence fantomatique » (10) dans le cadre des études d’histoire de la philosophie. Face à l’invisibililisation historico-philosophique du travail, le présent ouvrage constitue une tentative méritoire pour combler cette lacune, revendiquant la persistance diachronique du (des) discours sur le travail au fil des siècles ; mettant en valeur certaines de plus marquantes philosophies du travail, du monde grec à la période contemporaine, d’Aristote à Hegel, de Karl Marx à Simone Weil, de Hannah Arendt à John Dewey. Loin d’être un objet négligeable, le travail s’impose comme un « sujet majeur » (11) de la pensée philosophique, en se retrouvant à la frontière épistémologique entre l’histoire sociale et l’histoire des techniques…


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