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L’utilitarisme, Christophe Salvat. Paris, La Découverte, 2020

Premières lignes

L’utilitarisme auquel s’intéresse C. Salvat est l’utilitarisme éthique au sens de Sidgwick (1874, 381), défini par ce dernier comme la théorie éthique, formulée clairement pour la première fois par Bentham, selon laquelle la conduite qui, dans des circonstances données, est objectivement droite, est celle qui produira la plus grande somme de bonheur à ceux dont les intérêts sont affectés par cette conduite ; ou plus précisément […] la conduite qui produira le « plus grand bonheur du plus grand nombre ».

Présenter l’utilitarisme en 125 pages constituait un défi. Ce défi a pourtant été relevé avec succès par Christophe Salvat, dans un ouvrage paru aux éditions La Découverte, dans la collection Repères. Le résultat est intéressant et riche, même si le format de l’ouvrage conduit à laisser de nombreuses questions ouvertes.

Un philosophe ne s’étonnera peut-être pas de ce choix, au contraire sans doute d’un économiste : l’utilitarisme contemporain, aussi bien que classique, a en effet une double dimension ; ce n’est pas seulement une théorie éthique mais également une théorie de l’action, et c’est cette dernière dimension qui a généralement retenu l’attention des économistes. Salvat ne retient que la première de ces deux dimensions, sans pour autant abandonner totalement la seconde lorsque, par exemple, il assimile implicitement utilité et utilitarisme dans la deuxième partie de l’ouvrage, laissant au passage entendre que L. Walras ou C. Menger auraient été utilitaristes …

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