Résumé
Impossible de considérer la promotion, l’essor et le développement des idées libérales en Chine au xxe siècle sans prendre en compte la figure de Hu Shi (1891-1962) et l’influence que son œuvre exerça. Pendant toute sa vie intellectuelle, Hu Shi se tint au premier rang des intellectuels chinois désireux de moderniser leur pays. Parti se former aux États-Unis très tôt, il concentra ses recherches sur les (r)évolutions littéraires et entreprit d’analyser l’histoire de la philosophie chinoise avec les méthodes scientifiques occidentales. Il entendait non seulement changer les façons de parler et d’écrire dans le monde académique, mais encore les styles de pensée et de vie au sein de la population chinoise. Il devint l’un des plus prestigieux intellectuels de la Chine moderne, en s’engageant activement dans la vie politique. Il poursuivit l’idéal d’une « bonne gouvernance », même en régime de parti unique. L’invasion par le Japon interrompit ses efforts et la guerre civile le mit en difficulté, quoiqu’il ait aidé dans une certaine mesure à restaurer l’autorité d’une administration centrale indispensable à un pays en voie de développement au territoire immense et à la population énorme : les efforts à déployer pour le moderniser vite et fort sont à cette mesure. Hu Shi dut quitter la Chine continentale. Dans les dernières années de sa vie, il fut un symbole de la relation entre les États-Unis et le régime du Kuomintang à Taïwan, mais nombre de ceux qu’il avait formés et qui étaient restés en Chine continentale critiquaient sa position, au sein de la communauté académique. Or Hu Shi prit lui-même ses distances avec le Kuomintang (KMT dans cet article), en levant toujours haut la bannière du libéralisme et d’une « Chine libre ».
Plan
- Introduction
- Early espousal liberalism in China
- Dealing with the KMT regime in a dynamic state–society relation
- Legacy of Chinese liberalism in Taiwan – Free China
- Conclusions : Wenxing
Classification JEL : B13, B31, N25, P26