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De l’univocité du principe de différence de Rawls

Alain Boyer

Résumé

Entre les états (2, 3) et (2, 4), le Principe de Différence (PD) choisit-t-il le premier, le second, ou est-il indifférent ? Cette dernière interprétation est confortée par le choix par Rawls des courbes en L pour illustrer le PD (Rawls 1999 [1971], § 13, fig. 5), formellement analogue au Maximin en théorie de la décision, et qui admettrait des courbes d’indifférence ; une fois le plus mal loti maximisé, on est indifférent entre les états des mieux lotis ; le Leximin enjoint lui de choisir le second état, puisqu’il réitère le PD sur le dernier plus mal loti. La plupart des commentateurs choisissent le Leximin ; or ce principe est inégalitaire, car il peut laisser s’enrichir les riches alors que les pauvres stagnent. Le PD sélectionne en fait le premier état. Si l’on peut passer du premier état au second, on doit pouvoir passer du premier à un état (2+n, 3-n). Le PD est univoque, différent du Maximin et du Leximin, qui peut favoriser des sociétés duales, où seuls les riches s’enrichissent. On n’a pu généraliser le résultat à plus de deux classes, même en tenant compte de la « connexion en chaîne », laquelle exprime l’idée fondamentale de Rawls : la solidarité via la coopération.

Mots-clefs

Principe de différence ; Maximin ; Leximin

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