A propos de Capital et idéologie

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Je suis reconnaissant aux éditeurs de la Revue de philosophie économique de m’avoir proposé de donner mes réactions à l’intéressant essai publié par Nicolas Brisset et Benoît Walraevens autour de mon livre Capital et idéologie. Cet article soulève de très nombreux points auxquels il m’est impossible de répondre ici de façon détaillée. Je vais me concentrer sur deux interrogations particulièrement importantes dans l’analyse proposée par Brisset et Walraevens : d’une part la question des origines du capitalisme, et d’autre part celle de la nature du socialisme participatif.

Dans leur texte, Nicolas Brisset et Benoît Walraevens s’interrogent notamment sur la façon dont je rends compte dans mon ouvrage de l’émergence et du développement du capitalisme industriel occidental.

Pour résumer, la thèse que je défends est que ce processus est intimement lié aux systèmes de domination militaire et coloniale qui se développent entre les puissances européennes et le reste du monde au cours du XVIIIe et XIXe siècles, et qui permettent aux États occidentaux d’imposer une division internationale du travail et un système d’approvisionnement en matières premières sans lesquels le développement capitaliste aurait très vite buté sur une contrainte écologique. Je développe notamment cette thèse dans le chapitre 9 de Capital et idéologie, et plus généralement dans les chapitres 6 à 9 consacrées aux sociétés esclavagistes et coloniales (chapitres malheureusement non couverts dans l’article de Brisset et Walraevens)…

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