Pour un revenu de transition écologique, Sophie Swaton (Paris, Presses universitaires de France, 2018)
Parmi le foisonnement récent d’ouvrages sur le revenu de base (pas moins de dix ont été publiés en France entre 2014 et 2017), concomitant au regain d’intérêt suscité par cette vieille idée dans le monde et, plus spécifiquement, dans l’espace public français depuis le milieu des années 2010, il est possible d’en distinguer quatre types : les plaidoyers, les réquisitoires, les ouvrages partisans axés sur sa faisabilité technique, et les ouvrages opposants défendant des propositions alternatives. C’est dans cette dernière catégorie que risquerait d’être répertorié – après une lecture trop rapide ou ne se fiant qu’à sa quatrième de couverture – Pour un revenu de transition écologique de Sophie Swaton, mais cela serait passer à côté de la subtilité de la réflexion à laquelle il nous invite. Composé de quatre chapitres, l’ouvrage est implicitement organisé autour de deux volets qui pourraient effectivement nous méprendre : le premier, de 122 pages, nous offre un panorama des principaux éléments du débat sur le revenu de base inconditionnel (RBI) en France ; le deuxième, de 66 pages, correspondant au quatrième et dernier chapitre, présente la proposition de revenu de transition écologique (RTE) comme mieux adaptée que le RBI au contexte actuel. Avant d’interroger l’intérêt de cette proposition et la cohérence générale de l’ouvrage, revenons, avec les trois premiers chapitres, sur l’état du débat français sur le RBI qu’il nous offre, le principe de revenu de base étant présenté dès l’introduction comme celui selon lequel : « chaque personne doit avoir droit, de sa naissance à sa mort, à un revenu social garanti, indépendant de ses éventuelles autres ressource…
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