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Cédric Rio, Justice sociale et générations. Pourquoi et comment transmettre un monde plus juste

Cédric Rio, Justice sociale et générations. Pourquoi et comment transmettre un monde plus juste (Presses Universitaires de Rennes, 2015)


Qu’est-ce que nos sociétés doivent aux générations futures ? Quels sacrifices devons-nous faire aujourd’hui pour ceux qui nous succéderont un jour sur Terre ? Au nom de quels principes éthiques les vivants doivent-ils agir pour les générations futures qui, par définition, ne sont pas encore nées ? Ces questions sont au cœur des débats contemporains sur la justice intergénérationnelle. À l’heure où la communauté scientifique s’alarme des conséquences néfastes, sur les générations futures, du réchauffement climatique et de la disparition de nombreuses espèces, l’importance de ces questions pourrait difficilement être exagérée.

Bien que des travaux anciens, comme ceux de Sidgwick (1899) et Ramsey (1929), abordaient déjà, en certains endroits, la question de la justice entre les générations, c’est surtout à partir de la fin des années 1960 que la littérature sur la justice intergénérationnelle s’est développée, à travers, notamment, les travaux de Koopmans (1967), Rawls (1971), Solow (1974), Dasgupta et Heal (1979) et Parfit (1984). Les décennies suivantes ont vu la publication de plusieurs traités sur cette problématique (Broome 1992, Birnbacher 1994 et Gosseries 2004). Plus récemment, la justice entre générations a été au cœur des débats sur les politiques à mener face au changement climatique (Stern 2006, Nordhaus 2008, Broome 2012).

L’ouvrage de Cédric Rio porte sur la question des devoirs des générations présentes envers les générations futures. Il poursuit deux objectifs distincts. D’une part, exposer les difficultés conceptuelles soulevées par la justification des obligations morales envers les générations futures, en s’appuyant (notamment) sur les auteurs mentionnés plus haut. D’autre part, défendre l’idée d’une préférence sociale pour le présent au nom d’une plus grande justice envers les vivants les plus démunis. La structure de l’ouvrage révèle un traitement successif de ces deux objectifs. La première partie (chap. i à iii) porte sur les difficultés à justifier des obligations morales envers les générations futures, tandis que la seconde partie (chap. iv à vi) étudie la conciliation entre les droits et les devoirs parmi et au sein des générations successives, et y défend une plus grande préférence sociale pour le présent.

Le premier chapitre examine deux principes permettant de justifier une responsabilité morale des générations présentes envers les générations futures : d’une part, le principe de réciprocité, selon lequel les générations présentes ont des obligations envers les générations futures car elles ont elles-mêmes bénéficié de l’action des générations passées ; d’autre part, le principe de respect des droits fondamentaux des individus quelle que soit leur position dans le temps. Le principe de réciprocité est insuffisant pour justifier une responsabilité morale envers les générations futures, parce que la première génération n’a rien reçu des précédentes, ce qui brise d’emblée la chaine de réciprocité descendante de générations en générations. Ce problème, loin d’être anecdotique, se pose chaque fois qu’une génération estime ne pas avoir bénéficié d’un héritage des générations passées. Une solution consiste alors à considérer les ressources transmises de générations en générations comme « prêtées aux générations présentes par les générations futures » (p. 60), conformément à un proverbe indien étudié par Gosseries (2004). Le second principe évoqué, qui repose sur l’idée de droits humains fondamentaux universels, fait face à une difficulté majeure : est-il raisonnable d’octroyer des droits à des personnes dont l’existence dépend des actions présentes (le non identity problem) ? L’auteur ne prétend pas apporter une solution à ce problème difficile – voire insolvable – posé par Parfit (1984), mais avance plutôt l’idée selon laquelle la défense de droits fondamentaux pour les personnes futures devrait s’appuyer sur une approche « suffisantiste », consistant à définir un seuil de ressources en-dessous duquel on estimera que les conditions de vie seront en-deçà de la dignité humaine. La définition de ce seuil permet alors d’identifier nos obligations envers les personnes futures. Cette voie n’est pas exempte de critiques : les droits ainsi reconnus aux personnes futures pourraient se limiter aux droits les plus triviaux, limitant par-là fortement les obligations des générations présentes envers les générations futures.

L’ampleur du « panier » à transmettre aux générations futures est examinée dans le deuxième chapitre. Pour ce faire, l’auteur propose tout d’abord une analyse critique de l’approche de la justice intergénérationnelle élaborée par Rawls (1971). L’approche rawlsienne de la justice entre générations repose sur un modèle à deux temps, composé d’une première phase dite d’accumulation, durant laquelle chaque génération laisse en héritage aux générations futures davantage de ressources que celles qu’elle a reçues des générations précédentes, suivie d’une seconde phase, la phase stationnaire (aussi appelée le régime de croisière), phase durant laquelle chaque génération se contentera de laisser aux générations futures autant de ressources que celles héritées des générations passées, sans davantage accumuler. Cédric Rio démontre que ce modèle à deux temps peut difficilement être justifié sur base de la position originelle rawlsienne où les personnes ignoreraient la génération à laquelle ils appartiennent (des solutions possibles étant d’introduire de l’altruisme dynastique, ou de supposer que les différentes personnes sous le voile d’ignorance n’appartiennent pas à la même génération). L’auteur souligne également les possibles conflits entre la phase d’accumulation et le principe de différence rawlsien : les générations vivant dans la phase d’accumulation sont sacrifiées au nom des suivantes, ce qui semble peu compatible avec le principe de différence.

La définition du contenu du « panier » à transmettre aux générations futures – « panier » qui prendrait la forme d’un environnement social et naturel – est poursuivie dans le chapitre iii. Pour ce faire, l’auteur compare tout d’abord la liste des biens premiers (primary goods) avancée par Rawls (biens qui sont requis en vue de satisfaire une conception de la vie bonne, quelle qu’elle soit), avec la liste des « capabilités » (capabilities) de base proposée par Nussbaum (libertés substantielles ou possibilités de choisir et d’agir). L’auteur passe en revue plusieurs critiques contre ces listes, mettant notamment en doute l’universalité des biens premiers et des « capabilités » de base, ou le caractère beaucoup trop ambitieux de telles listes. Dans un second temps, Cédric Rio explique en quoi une phase d’accumulation préalable pourrait servir à construire des infrastructures et à mettre en place des institutions permettant aux générations futures de pouvoir user pleinement de leurs libertés. Mais il ne s’agirait pas là de la seule fonction de la phase d’accumulation : elle permettrait également d’assurer l’accessibilité de tous les individus aux différentes institutions. En ce qui concerne l’environnement naturel à transmettre aux générations futures, l’auteur compare deux conceptions de la soutenabilité – la soutenabilité forte (aucune substitution entre les ressources naturelles et non-naturelles n’est tolérée) et la soutenabilité faible (substitutions tolérées) – et se prononce en faveur d’une soutenabilité forte, avant de noter que celle-ci constitue un idéal inatteignable, et que des règles de substituabilité doivent donc être fixées. Le chapitre se conclut par une analyse des critères à partir desquels de telles règles pourraient être déduites. Il est notamment défendu qu’en cas de consommation, par les générations présentes, de ressources non renouvelables, ces mêmes générations ont le devoir de fournir aux générations suivantes un substitut équivalent, et ne mettant pas en danger leur santé.

La question de la conciliation des efforts et des droits entre les générations et au sein des générations est étudiée dans la seconde partie de l’ouvrage. L’auteur y défend l’idée selon laquelle l’intronisation d’une préférence sociale pour le présent permettrait une meilleure conciliation entre l’exigence de justice au sein des générations et entre les générations. Cette seconde partie débute, dans le chapitre iv, par la définition de ce qu’on entend dans la littérature par la préférence sociale pour le présent. Le taux de préférence pure pour le présent (assignant un poids plus grand au bien-être des générations les moins éloignées dans le temps) est distinct de ce qu’on appelle le taux d’escompte social, taux utilisé en vue de rendre comparables des coûts et des bénéfices situés à des points différents sur la ligne du temps. Ce dernier taux est égal, en l’absence de risque, à la somme du taux de préférence pure pour le présent et du produit du taux de croissance de la consommation et de l’élasticité de l’utilité marginale. Cédric Rio analyse les débats contemporains entre Stern (2006) et Nordhaus (2008) concernant la méthode à suivre pour calibrer le taux de préférence pure pour le présent, ce débat étant d’une grande importance afin de définir l’ampleur des sacrifices à effectuer pour les générations futures. Des développements récents dans l’analyse du taux d’escompte social sont aussi évoqués, comme notamment les travaux de Gollier (2012) visant à introduire le risque dans le calcul du taux d’escompte social (ce qui tend, par précaution, à réduire celui-ci), et les travaux de Asheim (2012), Fleurbaey et Zuber (2012) sur les liens entre l’aversion à l’inégalité entre les générations et le taux d’escompte social.

La définition d’une « juste épargne » pose d’emblée la question de la conciliation des droits et des devoirs entre et au sein des générations. Selon le principe rawlsien d’une juste épargne, étudié dans le chapitre v, chaque génération se doit de contribuer à l’effort d’épargne dans une mesure qui dépend du niveau de richesse ou de développement de cette génération. Plus une génération est pauvre, et moins elle devrait contribuer à l’effort d’épargne. Ce principe peut, d’une manière assez paradoxale, conduire à une situation de pauvreté perpétuelle. D’après ce principe, une génération très pauvre se situant au début de la ligne du temps n’a qu’un très faible devoir d’épargne, ce qui va conduire à une désaccumulation (étant donné la dépréciation du capital), de sorte que la génération suivante se trouvera dans une situation de plus grande pauvreté, et ainsi de suite. L’auteur échappe à ce problème en supposant que « le capital social s’accroît de manière continue au fil du temps » (p. 225), mais cette hypothèse revient à traiter l’accumulation comme exogène, alors qu’elle dépend des efforts d’épargne.

L’ouvrage se conclut par une défense d’une plus grande préférence sociale pour le présent, afin d’améliorer le sort des vivants les plus démunis. Cédric Rio est conscient que la défense d’une plus grande préférence pour le présent constitue une position peu partagée – voire controversée – et la défend à l’aide de trois arguments, que je vais considérer successivement.

Le premier argument énonce qu’accorder une priorité plus grande aux générations présentes est plus juste pour les individus vivants les plus démunis, tant cette plus grande préférence sociale pour le présent va pouvoir rendre possible une amélioration de leur sort, et une réduction d’inégalités arbitraires liées à l’origine sociale et géographique. Ce premier argument n’est, à mes yeux, pas vraiment convaincant : si l’urgence d’aider les vivants les plus démunis est flagrante, il n’est pas évident de voir en quoi cela justifie une plus grande préférence pour le présent. Donner plus de poids aux générations présentes n’implique pas nécessairement une baisse des inégalités entre les vivants. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer que les intérêts des générations futures sont aujourd’hui fortement menacés, alors que les inégalités entre vivants sont extrêmes. Une plus grande préférence pour le présent ne semble donc pas déterminante dans la réduction des inégalités entre vivants.

Le second argument énonce qu’accorder une plus grande préférence aux générations présentes afin d’améliorer le sort des vivants les plus démunis ne va pas pour autant aller à l’encontre des générations futures (et des plus démunis de celles-ci), car les efforts présents visant à rendre le monde plus juste assureront la perpétuation de cet environnement plus juste, dont toutes les générations futures pourront profiter. Cet argument est lui aussi critiquable, tant il semble reposer sur une conception assez optimiste de l’histoire, selon laquelle tous les progrès acquis à un moment donné (en l’occurrence un monde plus juste) seront transmis aux générations suivantes, qui pourront ainsi en bénéficier. L’histoire montre au contraire que très peu de choses peuvent être définitivement acquises. Par ailleurs, l’auteur adhère, en défense de ce second argument, à l’hypothèse selon laquelle les intérêts des différentes générations convergent, de sorte qu’introduire une plus grande préférence pour le présent ne se fait pas au détriment des générations futures. Le problème est que supposer des intérêts convergents entre les différentes générations revient à considérer un cas très particulier où la notion de « justice intergénérationnelle » perd de sa pertinence. S’il n’existe pas de conflits d’intérêt entre générations, à quoi peut bien servir une théorie de la justice entre les générations ?

Le troisième argument avancé par l’auteur consiste à dire qu’une plus grande préférence pour le présent va permettre à tous les vivants de s’inscrire dans le long terme, et de mieux prendre en compte les besoins des générations futures. Selon Cédric Rio, la précarité des vivants les plus démunis les empêcherait de se projeter dans le futur, de concevoir des projets, et d’envisager ce qu’ils pourraient apporter aux générations futures. S’inquiéter du sort des vivants les plus démunis contribuerait donc à une prise de conscience plus générale des devoirs envers les générations futures. Cet argument relève de la pure conjecture. Rien ne permet de dire si une amélioration du sort des vivants les plus démunis renforcerait la prise de conscience de nos devoirs envers les générations futures, ou, si, au contraire, elle affaiblirait encore la prise de conscience de nos devoirs envers celles-ci. L’exemple de la Chine a montré que le rattrapage économique s’est malheureusement soldé par un rattrapage en termes de dégradation de l’environnement.

En somme, l’ouvrage de Cédric Rio a le grand mérite de présenter nombre de difficultés théoriques posées par la problématique de la justice entre les générations, et d’aborder les nombreux débats en cours parmi les philosophes et les économistes sur ce sujet. À côté de ces qualités indéniables, cet ouvrage présente également ses propres limites, à trois niveaux.

Premièrement, au niveau de la structure de l’ouvrage, le lecteur peut regretter un certain manque de continuité entre la première partie et la seconde partie, tant de nombreux thèmes abordés dans la première partie ne semblent pas jouer un grand rôle dans les positions défendues par la suite. Par ailleurs, il est dommage que la thèse constituant l’apport le plus original de l’ouvrage – à savoir la défense d’une plus grande préférence sociale pour le présent – ne soit abordée que trop tardivement, alors que c’est là précisément que l’originalité de la pensée de l’auteur s’exprime, et que le débat semble s’ouvrir avec la littérature existante.

Une deuxième limite concerne un certain manque de précision des analyses et des conclusions tirées par l’auteur. Lorsqu’il aborde les nombreux domaines où la question de la justice entre générations se pose (environnement, épargne, éducation, retraites, etc.), l’auteur ne prend pas toujours la peine de définir avec précision l’environnement étudié : biens/ressources considérés, agents en présence, préférences, contraintes de ressources au niveau individuel et social, processus de production, d’accumulation, de dépréciation et de transmission… Ces précisions sont pourtant indispensables afin de déduire les implications de tel ou tel principe de justice dans le domaine étudié. Si l’on veut agir en faveur d’une plus grande justice, il est crucial de tirer des conclusions suffisamment précises pour permettre d’engager un débat d’idées. L’auteur s’engage trop rarement dans cet exercice, et lorsqu’il le fait, ses analyses le conduisent souvent à des propositions trop générales. Par exemple, lorsque la question de l’éducation est abordée (p. 146) en illustration de la phase d’accumulation initiale, l’auteur insiste sur la nécessité de construire suffisamment d’établissements et de recruter un grand nombre d’enseignants afin que chacun puisse accéder aux études. Très bien, mais cela ne nous dit pas à quelle fraction de sa consommation la génération présente devrait renoncer afin d’investir dans le système d’enseignement et de recherche dont profiteront les générations futures. C’est pourtant bien de ce type d’arbitrage intergénérationnel dont il est question.

Enfin, une troisième limite (liée à la seconde) porte sur la grande – peut être trop grande – quantité de thèmes abordés dans ce livre. L’ouvrage traite, entre autres choses, de la liberté (p. 87), de la décroissance (p. 111), de la critique du PIB (p. 112), de la préservation du rap (p. 118), du malthusianisme (p. 122), du théorème d’impossibilité de Arrow (p. 137), des déchets radioactifs (p. 153), de l’hypothèse Gaia (p. 156) et du principe de précaution (p. 160), ou encore de l’identité chez Proust (p. 201). Certes, le lecteur désireux d’accroître sa culture générale se nourrira à satiété des nombreux thèmes abordés. Mais à vouloir couvrir toutes les facettes de la justice intergénérationnelle, l’ouvrage se retrouve, au final, à étudier des questions extrêmement complexes sur seulement quelques pages, ce qui peut nuire parfois, me semble-t-il, à la profondeur des analyses. Par exemple, la question des liens entre la démographie et la justice entre générations (la problématique de la « surpopulation ») n’est étudiée que sur quatre pages, ce qui pourrait difficilement éclairer ce problème épineux.

Malgré ces quelques critiques, il est indéniable que ce livre a le grand mérite d’apporter un certain éclairage sur la – difficile – problématique de la justice entre les générations, sur ses différentes facettes. Nul ne doute qu’en ce contexte de crise intergénérationnelle sans précédent, cet ouvrage trouvera de nombreux lecteurs à satisfaire.

Références

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