On fait souvent appel aux économistes pour aider à adresser les problèmes d’actualité, néanmoins, beaucoup d’économistes semblent être mal à l’aise quand il est question de révéler les jugements de valeur qu’ils apportent à ce travail. Cet essai argumente que deux croyances « traditionnelles » centrales auxquelles les économistes adhèrent implicitement contribuent à ce phénomène. Elles sont, premièrement, que la recherche économique « scientifique » empêche l’engagement éthique et la réflexion et, deuxièmement, que les gens pensent fondamentalement à leur propre intérêt dans toutes leurs transactions économiques.
L’essai argumente que ces « croyances traditionnelles » sont en contradiction avec la pratique scientifique établie (valide) et qu’elles persistent, en grande partie, à cause de préjudices de longue date dans la profession. Le développement historique de ces croyances est explore brièvement, avec référence à l’histoire féministe et la philosophie des sciences. La recherché empirique récente sur l’intuition éthique par des chercheurs tells que le psychologue Jonathan Haidt démontre également que le traitement traditionnel de l’éthique comme étant purement une question de principes rationnels est inadéquat. Ces écrits récents démontrent l’importance incontournable des facteurs sociaux et émotionnels dans le jugement éthique, et la présence inévi- table du jugement éthique même à l’intérieur de la recherche « scientifique ».
La tension entre être concerné par les problèmes qui confrontent le monde, d’un côté, et produire des écrits au sein de la culture courante de la discipline économique dominante, de l’autre, est illustrée par des exemples provenant d’écrits d’économistes qui se concernent pour l’inégalité, la pauvreté, le changement climatique, et les problèmes de prise de décision dans le domaine financier. Les auteurs examinés comprennent Lawrence Summers, Jeffrey Sachs, Sir Nicholas Sern, William Nordhaus, George Loewenstein, et Partha Dasgupta. A cause de compréhensions appauvries de l’intuition et de la méthodologie morales, ces écrits tendent soit à cacher les jugements éthiques implicites sous un voile d’« objectivisme » invalide, soit à s’appuyer excessivement sur des appels moraux axés sur le propre intérêt ou rationalistes. Un tel échec à gérer adéquatement l’intuition morale compromet sérieusement la qualité de la recherche économique. Malheureusement, cet échec a peut-être aussi pour conséquence d’encourager un accroissement de comportements axés sur le propre intérêt dans la population au sens large du terme.
L’essai propose que des améliorations des compréhensions des rôles de la méthodologie et l’intuition morale pourraient mener à des formes de pratique de l’analyse économique qui sont plus responsables, « fortement objectives », et plus utiles pour la politique publique.