La plupart des économistes comportementaux considèrent que leurs résultats expérimentaux ont des implications normatives de nature paternalistes. Ces derniers tendent en effet à défendre l’idée que les résultats de l’économie comportementale impliquent logiquement l’extension du champ d’intervention de l’État dans le fonctionnement de l’économie de marché. Cet article montre que cette conclusion dépend d’un raisonnement normatif implicite difficilement défendable en raison de l’adhésion de l’économie comportementale à l’économie du bien-être standard. On propose une reconstruction de la défense du paternalisme par les économistes comportementaux en termes de fonction de bien-être social comportementale à maximiser et tenant compte du fait que les individus font des choix incohérents. Cependant, cette défense nécessite une théorie des préférences rationnelles dont l’économie comportementale est dépourvue. Il est de plus montré que la défense du paternalisme dans un cadre welfariste amène à ignorer la dimension de la personne en tant qu’agent. D’autres défenses du paternalisme sont envisageables mais elles impliquent en toute probabilité l’abandon par l’économie comportementale normative du welfarisme.
Étiquette : Philosophie morale
Vertus artificielles et règles de justice chez Hume : une solution au dilemme du prisonnier en termes de sentiments moraux
Résumé Pour les philosophes moralistes du dix-huitième siècle, si l’être humain est certes un produit de la nature, il est également façonné par la vie en société. Ainsi, pour ces philosophes, le social est un social constitutif, un processus créatif par lequel les individus se constituent progressivement en tant qu’agents, aussi bien auteurs qu’acteurs de … Continuer la lecture de Vertus artificielles et règles de justice chez Hume : une solution au dilemme du prisonnier en termes de sentiments moraux