Gerald A. Cohen (1941-2009) et Le marxisme : apports et prise de distance

Cet article clarifie le statut de l’entreprise par rapport à la structure de base rawlsienne. Ce statut est ambigu, du fait d’incertitudes liées à la conception rawlsienne de l’entreprise ainsi qu’à sa définition de la structure de base. L’article identifie deux représentations principales de l’entreprise chez Rawls : l’une inclusiviste, qui définit l’entreprise comme une entité ontologiquement distincte de la structure de base ; l’autre constitutiviste, qui l’appréhende comme une institution susceptible d’appartenir à la structure de base. L’article recense ensuite différentes interprétations de la structure de base avant d’en proposer une plus large, y intégrant notamment certaines structures informelles. Articulée à la conception institutionnaliste de l’entreprise, cette définition large de la structure de base débouche sur une représentation constitutiviste étendue de l’entreprise, permettant ainsi au libéralisme égalitaire de considérer cette dernière d’un œil plus critique.

À propos des fondements éthiques de la critique du capitalisme par Marx

La présente contribution interroge le rapport de la théorie de Marx aux problématiques en termes de justice sociale. Nous proposons une interprétation selon laquelle une théorie de la justice en soi est inutile car idéaliste. Nous la confrontons à une lecture qui implique qu’une critique du capitalisme fondée sur des critères de justice est nécessaire afin d’éviter l’écueil économiste niant l’individualité.

Adam Smith, précurseur des philosophies de l’histoire

L’œuvre smithienne doit être lue comme un système reposant sur des principes épistémiques clairement identifiés unifiant les différents champs exploratoires : la morale, le droit et l’économie. Ces principes renvoient à la vision du monde d’Adam Smith, dans laquelle le Créateur a conçu les éléments du système, et particulièrement les hommes, de telle sorte qu’ils remplissent naturellement ses objectifs. Cette conception téléologique s’applique à l’histoire et à sa philosophie, dans des termes qui trouveront écho chez Kant et Hegel. L’articulation de l’histoire et de l’économie permet de définir un cours idéal du développement économique, mais aussi de comprendre la formation de cycles historiques qui marquent la lente et progressive marche vers le Progrès. Les tensions entre un cours idéal et un cours réel de l’histoire invitent alors à réinterpréter ses positions sur l’Etat et sa place dans la société marchande.