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De la complémentarité de l’économie et de la philosophie sur la question de la justice

Résumé

Selon Rawls, le PD permet de regarder les différences de talents comme un « atout commun ». Le libertarien Nozick y a vu l’aveu par Rawls que sa société se rend propriétaire de nos personnes, faites de nos talents propres. C’est un sophisme : seule la distribution des dons peut être vue comme un bien commun, fournissant une palette de complémentarités possibles qui est un atout commun (voir Smith sur la division du travail, comme le note Arrow). Arrow a peut-être hésité sur ce point, mais il a finalement opté, comme Rawls et Nozick, pour l’idée que nous possédons nos talents, à ceci près que nous ne pouvons les développer que dans un cadre social qui rend légitime (contra Nozick) que l’impôt nous reprenne une partie de nos bénéfices pour aider les plus démunis à sortir de leur misère. Le PD éloigne de la pure méritocratie. Via Pascal, cité par Arrow, on en revient à l’importance de la notion de personne dans toute approche non utilitariste, plaidant pour la coopération entre économie et philosophie, par exemple pour généraliser le PD à plus de deux classes, si c’est possible sans entamer la souhaitable simplicité cognitive des principes de justice, ni détruire le système des incitations.

Article

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Mots-clés

Classification JEL : I13.