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Le Capital lu par Moishe Postone : alchimie ou astrologie ?

Jacques Bidet

Résumé

Le livre de Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale, (Postone 1993), se donne comme une interprétation hégélienne du Capital de Marx. Le capital est le grand sujet qui se meut lui-même sous la pulsion de la valeur. Son « mouvement » est référé non à des rapports de classe, ni au marché (supposé extérieur au travail), mais à la contrainte temporelle inhérente à une dialectique propre à la valeur, qui nous enchaîne tous dans un procès infini de travail abstrait. Le règne de la valeur détruit le monde concret des valeurs d’usage. Et cela jusqu’à ce que l’on prenne conscience de la contradiction entre ce qu’est la société capitaliste et ce qu’elle « devrait être ». Un tel exposé, fondé sur une méthode consistant à interpréter cette œuvre à partir de son brouillon, les Grundrisse, négligeant les 15 années de réélaboration qui ont suivi, est, selon l’auteur, construit sur la base de multiples confusions concernant les concepts marxiens ici en jeu : travail, domination, valeur, valorisation, abstraction, production.

Plan

  • Introduction
  • Postone dans le contexte des marxismes du second xxe siècle
  • La démarche générale et les objectifs théorico-politiques de Postone
  • Venons-en maintenant à la critique
  • Confusions au niveau N1, celui du travail en général
  • Confusions au niveau N2, celui de la production marchande
  • Confusions entre niveaux N2 du marché et N3 du capitalisme
  • Confusions autour de ce qui est « abstrait » et ce qui est « productif »
  • Confusion entre valeur et « survaleur », mieux dite « plus-value »
  • Confusion entre ce qui explique et ce qui est à expliquer
  • Confusion sur la notion de « critique immanente »

Article

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Mots-clés

Abstraction, Capital, Dialectique, Postone, Survaleur, Temps, Travail abstrait, Valeur.